Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dans le sillage des écrivains voyageurs

Dans le sillage des écrivains voyageurs

Depuis longtemps, la littérature apporte les plus belles pages de voyage. Elles nous font rêver et voyager par procuration. Les écrivains voyageurs sont devenus quelques uns des héros des temps modernes et leurs livres nos atlas.


«  La voie cruelle. Deux femmes, une Ford vers l'Afghanistan  » de Ella Maillart

Publié par Axel Corso sur 5 Février 2017, 17:48pm

Catégories : #ella maillart, #voyages en Asie

«  La  voie cruelle. Deux femmes, une Ford vers l'Afghanistan  » de Ella Maillart

Éditions Petite Biblio PAYOT Voyages - 1947

 

313 pages - 9,20 euros.

 

Ella Maillart est l'une des trois immenses femmes précurseurs dans le monde des « écrivaines de voyage » aux côtés de Alexandra David Néel et de Isabelle Eberhard. Un article me plairait uniquement sur ce thème.

Le 27 mars prochain, il y aura 20 ans qu'elle nous a quittés en nous laissant une philosophie de vie.

Elle était l'amie de Blaise Cendrars, de Alain Gerbault et de René Grousset. Elle avait rencontré Sven Hédin et Karen Blixen. Elle avait voyagé en compagnie de Peter Fleming. Tout un monde de lecture rien qu'en rencontres, et non des moindres.

Elle était une érudit et parlait plusieurs langues.

Cette femme indépendante a éclairé de nombreux écrivains voyageurs. Elle nous éclaire encore et nombreux sont ces derniers qui se réclament d'elle ou qui se réfèrent à ses voyages, parmi lesquels notons bien entendu ses compatriotes Nicolas Bouvier et Thierry Vernet. Dans l'usage du monde, Nicolas Bouvier nous explique qu'il est allé à sa rencontre dans le cadre de la préparation de son voyage. Il en a été marqué comme nous le verrons plus bas.

La voie cruelle est le cinquième livre de Ella Maillart.

 

Résumé du livre :

 

Le 06 juin 1939, à l'aube du second conflit mondial, Ella Maillart et son amie Christina quittent la Suisse à bord d'une Ford au moteur V8 de dix-huit chevaux, à destination de l'Afghanistan, et ce dans un seul but : collectionner des faits nouveaux concernant les tribus parsemant le parcours. Ella Maillart ressent désormais le besoin d'être admise dans le confrérie des ethnologues. Mais Christina est malade, morphinomane de surcroît, et elle emmène avec elle sa douleur, devenant au fil du périple un véritable gouffre de souffrance et de désespoir.

Mais, ensemble, elles vont traverser les Balkans, la Turquie , le Bosphore, l'Iran et la steppe afghane, couchant souvent chez l'hôte, croisant au passage d'autres Européens.

 

Mon point de vue :

 

« La voie cruelle » est le premier livre d'Ella Maillart que je lis. Je le referme en ayant une impression de déjà lu. Je ne critique absolument pas l’œuvre proprement dite mais elle arrive trop tard dans l'ordre de mes lectures malheureusement. En effet, après avoir lu « l'usage du Monde » de Nicolas Bouvier et « la longue route » de Bernard Ollivier, j'ai la sensation de revenir une fois de plus sur le même itinéraire Europe-Afghanistan, au fil de la Route de la Soie et des Tchaikanas. Il faut dire, qu'avant son périple, Nicolas Bouvier s'était entretenu avec Ella Maillart et avait reçu en quelque sorte un « adoubement ». le livre est toutefois l'original des trois et il mérite la primauté. Si vous n'avez pas lu ces livres, choisissez celui-ci pour les entamer.

D'un point de vue plus générale,j'ai découvert plusieurs facettes dans ce livres.

Dans un premier temps vous aurez affaire avec un vrai livre de voyage. Il raconte l'histoire, les légendes attachés aux monuments qu' Ella et Christina visitent. Il décrit merveilleusement bien les paysages, les mœurs, et les coutumes d'Orient mais aussi l'aspect psychologique des gens. Mais le plus souvent, elles sont invitées chez des étrangers ou des notables du pays traversé, peu chez l'habitant autochtone à leur contact. Et cela se ressent. Souvent la vision du lieu est euro-centrée. J'aurai aimé plus de points de vue de locaux.

Ensuite, j'ai ressenti une réflexion sur la situation de Christina et cela occupe longuement le livre. L'ensemble du récit est parsemé des troubles dont souffrent cette femme.

Tout d'abord, des troubles physiques, des « crises » qu' Ella Maillart décrit comme « la voie compliqué », la voie cruelle de l'enfer ». (page 125). Souvent, les mots qui décrivent Christina sont alors : frêle, fragile, faiblesse. Mais qu'on ne s'y trompe, cette femme était résistante.

Enfin, des troubles psychologiques dus sans aucun doute à son addiction à la morphine et à ses attirances homosexuelles qui l’écartèlent. Son look androgyne ne masque pas cette tendance et à plusieurs reprises on la confond avec un jeune homme.

Ce livre est un témoignage de son temps, le reflet d'une imagede deux femmes seules, indépendantes, voyageant en en voiture, traversant l'Europe et l'Asie encore très patriarcale, mais avec un islam modéré. Serait ce encore possible de nos jours. Je ne le crois pas, tout du moins sur le même parcours. L'usage du monde est considéré comme une bible, voici donc l'ancien testament.

 

Citation :

« La vie peut s 'accomplir sur deux chemins : l'un ordinaire, simple et direct. L'autre est pénible, il conduit au delà de la mort, et c'est la voie géniale » ( page 126)

 

L'auteur :(souce wikipédia)

 

Ella Maillart (20 février 1903 à Genève - 27 mars 1997 à Chandolin, Suisse) est une voyageuse, écrivaine et photographe suisse.

Elle est la fille de Paul Maillart, un fourreur genevois libéral, et de Dagmar Klim, une danoise sportive. Sa famille s'installe au Creux de Genthod au bord du lac Léman en 1913. Attirée dès son jeune âge par le sport et le dépassement de soi-même, Ella Maillart y rencontre Hermine de Saussure (surnommée « Miette »), fille d'un officier de marine et arrière-arrière-petite-fille de Horace-Bénédict de Saussure, considéré comme le fondateur de l’alpinisme, avec qui elle pratique la voile et le ski. Elle fonde à 16 ans le premier club féminin de hockey sur terre en Suisse romande, le « Champel Hockey Club ». À 20 ans, elle fait avec Hermine la traversée de Cannes à la Corse et fait la connaissance d'Alain Gerbault qui est en train de préparer son Firecrest pour sa fameuse traversée en solitaire de l'océan Atlantique. Elle barre un monotype national pour la Suisse aux régates olympiques de 1924, seule femme et la plus jeune de la compétition. Elle participe en 1925 à une croisière en Méditerranée de Marseille à Athènes avec quatre autres jeunes filles dont Miette de Saussure et Marthe Oulié. Un concours de circonstances et le mariage de son amie Miette avec l'archéologue français Henri Seyrig (mariage dont sera issue la future actrice Delphine Seyrig) l'oblige à abandonner son rêve de vivre en mer. Membre de l'équipe suisse de ski, elle défend, de 1931 à 1934, les couleurs de la Suisse aux quatre premiers championnats du monde de ski alpin mais, attirée par le cinéma russe, elle part pour Moscou faire un reportage dont elle tire son premier livre : Parmi la jeunesse russe.

Après un premier séjour à Moscou et la traversée du Caucase en 1930, elle parcourt l'Asie centrale soviétique en 1932. En 1934, elle convainc le rédacteur en chef du Petit Parisien Élie-Joseph Bois de l'envoyer au Mandchoukuo, État créé par les Japonais en Chine en 1932. Le plus grand quotidien d'alors finance son expédition et lui fournit une carte de presse qui lui procure les facilités de passage. Elle y rencontre Peter Fleming, grand reporter pour The Times et agent du MI6 et se lance avec lui, en février 1935, dans un voyage de six mille kilomètres, de Pékin jusqu'à Srinagar, qui va durer sept mois et dont le récit sera retracé à la fois par Peter Fleming dans son livre Courrier de Tartarie et par Ella Maillart sous le titre Oasis interdites. En 1937, elle traverse l'Inde, l'Afghanistan, l'Iran et la Turquie pour faire des reportages, puis en 1939, elle part dans une Ford, de Genève à Kaboul, avec Annemarie Schwarzenbach (nommée Christina dans le récit qu'elle rédige du voyage sous le titre La Voie cruelle) qu'elle essaie de libérer de la drogue.

De 1940 à 1945, elle passe cinq ans dans le sud de l'Inde auprès des maîtres de sagesse Ramana Maharshi et Atmananda Krishna Menon.

De retour en Suisse, elle découvre grâce au peintre Edmond Bille le village de Chandolin, situé à 2 000 m d'altitude, qui deviendra une ancre dans sa vie nomade. Elle s'y fait construire un chalet et y habite en solitaire, de mai à octobre, depuis 1948. De 1956 à 1987, Ella devient guide culturel et fait découvrir plusieurs pays d'Asie à de petits groupes de voyageurs.

Dans un article intitulé Pourquoi voyager, Ella fait siennes ces paroles du maître chinois Chuang Tzou : « Si nous abordons les choses par leurs différences, même le foie et la rate sont aussi éloignés que les villes de Ch'u et Yueh. Si nous les abordons par leurs ressemblances le monde est un. »

Ella fait du vélo et du ski jusqu'à l'âge de 80 ans.

Les manuscrits et documents d'Ella Maillart sont conservés à la Bibliothèque de Genève, son œuvre photographique au Musée de l'Élysée à Lausanne et ses films à la Cinémathèque suisse de Lausanne. La petite commune valaisanne de Chandolin dans le Val d'Anniviers (en Suisse) a rendu hommage à Ella Maillart en collaboration avec ses amis en organisant dans le village une exposition permanente qui retrace sa vie et permet de découvrir, à travers des photographies et de nombreux objets de voyage, le témoignage de cette existence si bien remplie.

 

 

Bibliographie :( source Wikipédia)

 

  • Parmi la jeunesse russe - De Moscou au Caucase - 1932

  • Des Monts célestes aux sables rouges - 1934 (raconte son voyage en Asie centrale soviétique)

  • Oasis interdites - De Pékin au Cachemire - 1937 (le récit de son périple avec Peter Fleming)

  • La Vagabonde des mers - 1942 (au sujet de ses années de voile)

  • La Voie cruelle - 1947 (son voyage de Genève à Kaboul avec Annemarie Schwarzenbach)

  • Ti-puss ou l'Inde avec ma chatte - 1951 (le récit de ses cinq ans en Inde)

  • Croisières et caravanes - 1951 (autobiographie)

  • The Land of the Sherpas - 1955 (photographies et textes relatifs à son premier séjour au Népal)

  • La Vie immédiate - 1991 (photographies prises et réunies par Ella Maillart, accompagnées des textes de son ami Nicolas Bouvier)

  • Ella Maillart au Népal - 1999 (photographies et textes d'Ella Maillart, réunis et présentés par Daniel Girardin)

  • Cette réalité que j'ai pourchassée - 2003 (recueil de lettres adressées par Ella Maillart à ses parents)

  • Ella Maillart sur les routes de l'Orient - 2003 (photographies prises par Ella Maillart, réunies et présentées par Daniel Girardin)

  • Chandolin d'Anniviers - 2007 (textes et photographies d'Ella Maillart)

  • Envoyée spéciale en Mandchourie - 2009 (recueil de reportages réalisés en 1934)

  •  

Références :

 

http://www.ellamaillart.ch/bio_fr.php

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents