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Dans le sillage des écrivains voyageurs

Dans le sillage des écrivains voyageurs

Depuis longtemps, la littérature apporte les plus belles pages de voyage. Elles nous font rêver et voyager par procuration. Les écrivains voyageurs sont devenus quelques uns des héros des temps modernes et leurs livres nos atlas.


Une très légère oscillation de Sylvain Tesson

Publié par Axel Corso sur 16 Août 2017, 11:32am

Catégories : #Sylvain TESSON

Une très légère oscillation de Sylvain Tesson

Éditions Equateurs – 2017
 

231 pages - ISBN 978-2-84990-495-4

 

J' avais quitté la France pour quelques mois, laissant derrière moi mes lectures et la vie littéraire. Mais au détour d'un numéro de « La grande librairie » en mai dernier, j'apercevais à la fois Patrice Franceschi et Sylvain Tesson. J'étais donc passé à côté d'un nouvel ouvrage de ce dernier. Il me faudrait ronger mon frein jusqu'à mon retour.

Débarqué, l'une des premières choses que je fis, fut donc de me procurer «  une très légère oscillation », sous titré «  journal 2014-2017 ». 

         Présentation du livre :

 

Sylvain Tesson tient régulièrement des bloc-notes, des chroniques, dans plusieurs magazines. Vous les trouverez dans «  Philosophie Magazine », «  Grands Reportages », «  Lire » mais aussi « Point ».

Une très légère oscillation regroupe donc des articles parus dans ces magazines entre 2014 et 2017, et ont été « remanié » pour les besoins de la présente édition.

 

Mon point de vue :

Je ne considère pas vraiment ce nouvel opus comme une journal au sens de journal comme on pouvait le lire «  dans les forêts de Sibérie » car je lis régulièrement les parutions de Sylvain Tesson dans les magazines cités ci dessous. J'ai eu plus l'impression de lire un recueil de ses articles.

Il n'empêche que je me suis délecté de ses mots. On y trouve des réflexions, des rencontres, des lectures, des récits de voyages et des choses vues. Mais on y trouve également des cauchemars et son accident. Une très légère oscillation est donc le balancement de l'écrivain entre ombre et lumière, pessimisme et optimisme, risque et confort, société et solitude.

Vous n'y trouverez pas d'introspection intérieure, de psychanalyse de comptoir, l'alcool lui est désormais interdit. Son ivresse se matérialise désormais en voyages, en colères, en envies, en coups de cœur et autre dégoûts. Ces cibles préférées : la Politique, le Numérique et le Religieux. Fleur Pellerin prend grade à toi !

Tout cela est son «  courage fuyons ! », sa fuite devant l'obstacle. Je ne parle pas de retraite, mais une façon de prendre la tangente à la recherche de sa liberté, de l'enchantement et de l'émerveillement. Il ne fait que satisfaire son appétit du Monde par la pratique de l'escalade, de l'alpinisme, du voyage et de la contemplation de la Nature.

Cette « très légère oscillation » est donc l'expression de son tiraillement intérieur qu'il tente de calmer chaque soir devant l'épreuve de la page blanche lorsqu'il prend rendez vous avec son journal qu'il tient depuis 20 ans déjà.

Je mettrais en exergue deux passages du livre. Le premier est son longue récit de ses mois de rééducation en grimpant chaque jour les marches de Notre Dame. Le second, son séjour au Maroc. Je pense sincèrement qu'il y a là matière à récits.
 

          Qui est Sylvain Tesson ? ( source Babélio)

Géographe de formation, il effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivie en 1993 d'un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin. C'est là le début de sa vie d'aventurier. Il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec l'exploratrice Priscilla Telmon, dont il fut le compagnon pendant de nombreuses années, sur plus de 3000 km du Kazakhstan à l'Ouzbekistan. En 2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Slavomir Rawicz : The Long Walk (1955). Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied.

Depuis quelques années, il écrit des nouvelles, dans un registre poétique où souvent l'absurde des situations humaines est montré avec humour. Il collabore également à diverses revues, notamment "Lire" depuis 2016.

Aujourd'hui, Sylvain Tesson est membre d'honneur de l'INREES, Institut de recherche sur les expériences extraordinaires. Il est aussi administrateur de la Guilde européenne du raid et du comité directeur de la Société des explorateurs français.

Ces derniers ouvrages lui ont valu la reconnaissance critique et publique. "Une vie à coucher dehors" chez Gallimard a reçu le Goncourt de la nouvelle en 2009, et "Dans les forêts de Sibérie" du même éditeur, le Prix Médicis essai 2011.

Passionné d'escalade, il chute d'une maison à Chamonix en août 2014, juste après avoir transmis à son éditeur le manuscrit de "Bérézina" et est placé en coma artificiel. Il a depuis retrouvé la santé.

Bérézina, qui sort en janvier 2015, conte le récit de son voyage en side-car sur les traces de la Grande Armée lors de la retraite de Russie.
 

Bibliographie :( source Wikipédia)

1996 : On a roulé sur la terre, avec Alexandre Poussin, Laffont (ISBN 9782744104220)

1998 : Himalaya : visions de marcheurs des cimes, Transboréal

1998 : La Marche dans le ciel : 5 000 km à pied à travers l'Himalaya, avec Alexandre Poussin, Laffont

2001 : La Chevauchée des steppes : 3 000 km à cheval à travers l'Asie centrale, en collaboration avec Priscilla Telmon Robert Laffont, février 2001, (ISBN 978-2-221-09370-2) Pocket, mars 2013 (édition revue et complétée), (ISBN 978-2-266-22972-2)

2004 : L'Axe du loup : de la Sibérie à L'Inde, sur les pas des évadés du Goulag Robert Laffont, novembre 2004, (ISBN 978-2-221-10041-7) Pocket, février 2007, (ISBN 978-2-266-15718-6)

2006 : Éloge de l'énergie vagabonde Éditions des Équateurs, décembre 2006, (ISBN 978-2-849-90055-0) Pocket, janvier 2009, (ISBN 978-2-266-17874-7)

2015 : Berezina, Guérin, (ISBN 978-2-352-21089-4)

2016 : Sur les chemins noirs, Gallimard, (ISBN 978-2-070-14637-6)

2002 : Carnets de steppes : à cheval à travers l'Asie centrale, en collaboration avec Priscilla Telmon, Glénat

2005 : Sous l'étoile de la liberté. Six mille kilomètres à travers l'Eurasie sauvage (photographies de Thomas Goisque), Arthaud

2007 : L'Or noir des steppes : voyage aux sources de l'énergie, en collaboration avec Thomas Goisque (photographies), Arthaud

2008 : Lac Baïkal : visions de coureurs de taïga, en collaboration avec Thomas Goisque (photographies), Transboréal

2009 : Haute Tension : des chasseurs alpins en Afghanistan (photographies de Thomas Goisque et illustrations de Bertrand de Miollis), Gallimard

2012 : Sibérie ma chérie (photographies de Thomas Goisque et illustrations de Bertrand de Miollis), Gallimard Loisirs

2000 : Les Métiers de l'aventure et du risque, Hachette

2005 : Petit traité sur l'immensité du monde, Éditions des Équateurs

2011 : Dans les forêts de Sibérie, Gallimard Prix Médicis essai 2011

2012 : Géographie de l'instant, Éditions des Équateurs

2000 : La Seconde Côte d’Adam, dans Histoires de montagnes, collectif, Sortilèges

2002 : Nouvelles de l'Est, Phébus

2004 : Chroniques des bords du Rhin, Éditions du Verger

2004 : Les Jardins d'Allah, Phébus

2009 : Une vie à coucher dehors, Gallimard, (ISBN 978-2-070-12466-4) et/ou (ISBN 978-2-072-02358-3) Prix Goncourt de la nouvelle 2009

2010 : Vérification de la porte opposée, Phébus

2014 : S'abandonner à vivre, Gallimard, janvier 2014, (ISBN 978-2-070-14424-2)

2004 : Katastrôf !, Bréviaire de survie français-russe, Mots et Cie

2008 : Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages, Éditions des Équateurs

2011 : Ciel mon moujik ! Manuel de survie franco-russe, Chiflet et Cie

2011 : Aphorismes dans les herbes et autres propos de la nuit, Éditions des Équateurs

2004 : Les Pendus, Le Cherche Midi

 

Citation du livre : (page 30)

Pas de jouissance.

«  La leçon des stoïciens : nous inciter à l'instant, ne rien attendre de demain, s'extasier des manifestations du vivant- une branche dans le vent, le reflet de la lune sur le creux poplité d'une Athénienne, la nacre du sillage d'un escargot sur le ventre d'une Anglaise ros, etc. C'est aussi la leçon de Montaigne, des sages chinois, des jouisseurs proustiens. C'est la chose la plus difficile au monde : reconnaître le bien être dans ses expressions les plus humble, le nommer, le saisir, le chérir. Savoir qu'on est en vie, que cela ne durera pas, parce que tout passe et tout s'écoule. Exactement l'opposé de ce que me confie un mineur du Donbass et qui pourrait constituer une parfaite explication de la «  difficulté d'être » chez les Slaves : «  Que sais tu du soleil si tu n'as pas été à la mine ? ».

 

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